Gabriel Nicolas de la Reynie
Ci - dessous un article de la revue HISTORIA de Décembre 2009 sur la belle destinée d'un limougeaud méconnu . Sous le règne de Louis XIV il transforma Paris en ville lumière. Ces deux priorités : l'insécurité et l'hygiène urbaine. C'est notamment le "nettoyeur" de la Cour des miracles et l'instigateur de la taxe de voirie.
La rue portant son nom à Limoges se trouve perpendiculaire à la rue de la Mauvendière.
Né à Limoges en 1625, il est issu d'une famille de robe et poursuit des études de droit. Il épouse la fille d'un avocat en 1645, mais est rapidement veuf. Après plusieurs postes dans les tribunaux tels que magistrat à Angoulême, président à Bordeaux, il devient intendant du duc d'Epernon, ce dernier l'introduisant à la Cour.
En 1661, il acquiert une charge de maître des requêtes au Conseil du Roi. Colbert l'introduit auprès de Louis XIV qui crée pour lui la charge de lieutenant de police de Paris en 1667, fonction qu'il conservera pendant 30 ans. Il devient donc le 1er lieutenant général de police et également conseiller d'Etat en 1680. En tant que juge et procureur, il participera à de grands procès comme l'affaire des Poisons ou le procès du chevalier de Rohan.
La charge de lieutenant de police sert en général à lutter contre la délinquance, l'incendie, l'inondation, c'est une police économique et une police des mœurs, mais Louis XIV laissera à La Reynie les pleins pouvoirs, le lieutenant est en plus l'agent exécutif dans Paris des ordres du roi, c'est-à-dire qu'il est autorisé à établir toutes lettres de cachet.
En outre, le roi qui habitait encore au Louvre ne supportait plus l'insécurité et la saleté dans Paris avec son ½ million d'habitants, La Reynie s'attaquera à ces 2 points de manière acharnée et parviendra à des résultats très probants….
A partir de 1667, La Reynie va donc transformer beaucoup de choses :
- Rétablir l'autorité royale en mettant au pas le Gouverneur de Paris, le Parlement, le Prévôt des marchands.
- Réorganiser la police en devenant le chef des 4 sections différentes (commissaires, archers et exempts du guet, lieutenant criminel, prévôt de l'île) qui assureront la sécurité des rues de Paris, et qui surveilleront le milieu en installant des mouches (des indicateurs).
- Supprimer les écrits séditieux.
- Instaurer l'éclairage public, les règles de circulation et stationnement, le pavage des rues, l'adduction d'eau. Paris devient la ville la plus propre de l'Europe grâce à la taxe des Boues et lanternes, impôt dû par les propriétaires parisiens pour le nettoiement des rues et l'entretien des lanternes décidé en 1509, mais pas réellement bien appliqué jusqu'à l'arrivée de La Reynie. Les parisiens avaient l'habitude de jeter les détritus par les fenêtres et les jours de pluie, les rues sont transformées en cloaques immondes. Il existait une ordonnance du Châtelet obligeant les habitants à entretenir le devant de leur maison jusqu'à la moitié de la rue et transporter les déchets hors de la ville !
- La Reynie rend obligatoire la taxe de voirie : les maisons de la capitale sont recensées avec le nom de leurs habitants et le détail des enseignes, taxe payable tous les 6 mois et à l'avance, sous peine de contravention
- Supprimer les cours des miracles en rasant les maisons et en envoyant aux galères les mendiants et les faux estropiés marqués d'abord au fer rouge. La sécurité dans la ville est menacée par les vide-goussets et mendiants harcelant les habitants, le soir les cours de miracles fourmillent de ces faux estropiés, aveugles, boiteux et autres paralytiques. Pour raser les maisons, La Reynie va ouvrir des brèches dans les murs de l'enceinte de Charles V.
En 1697, il se retire de ses fonctions, entouré de l'estime générale.
Saint Simon lui rendit hommage : « dans une place qu'il avait pour ainsi dire créée, il devait s'attirer la haine publique et il s'acquit pourtant l'estime universelle ».
Il meurt à Paris en 1709. Deux rues portent son nom : une au centre de Paris et une dans Limoges.
Sources :
Revue HISTORIA décembre 2009
Une Ombre sur le Roi Soleil – Claude Quétel
On retrouve le lieutenant La Reynie dans plusieurs romans :
Les Foulards Rouges de F-H Fajardie où il tient le 2ème rôle après le héros
Le Temps des Poisons de J Benzoni
L'Affaire des Poisons d'A Lebigre qui dépeint La Reynie comme étant patient, efficace et déterminé, mais tout en souplesse
Une Ombre sur le Roi Soleil de C Quétel où l'auteur lui consacre non seulement un chapitre entier, mais le livre repose pratiquement uniquement sur les enquêtes du lieutenant de police.
En 1661, il acquiert une charge de maître des requêtes au Conseil du Roi. Colbert l'introduit auprès de Louis XIV qui crée pour lui la charge de lieutenant de police de Paris en 1667, fonction qu'il conservera pendant 30 ans. Il devient donc le 1er lieutenant général de police et également conseiller d'Etat en 1680. En tant que juge et procureur, il participera à de grands procès comme l'affaire des Poisons ou le procès du chevalier de Rohan.
La charge de lieutenant de police sert en général à lutter contre la délinquance, l'incendie, l'inondation, c'est une police économique et une police des mœurs, mais Louis XIV laissera à La Reynie les pleins pouvoirs, le lieutenant est en plus l'agent exécutif dans Paris des ordres du roi, c'est-à-dire qu'il est autorisé à établir toutes lettres de cachet.
En outre, le roi qui habitait encore au Louvre ne supportait plus l'insécurité et la saleté dans Paris avec son ½ million d'habitants, La Reynie s'attaquera à ces 2 points de manière acharnée et parviendra à des résultats très probants….
A partir de 1667, La Reynie va donc transformer beaucoup de choses :
- Rétablir l'autorité royale en mettant au pas le Gouverneur de Paris, le Parlement, le Prévôt des marchands.
- Réorganiser la police en devenant le chef des 4 sections différentes (commissaires, archers et exempts du guet, lieutenant criminel, prévôt de l'île) qui assureront la sécurité des rues de Paris, et qui surveilleront le milieu en installant des mouches (des indicateurs).
- Supprimer les écrits séditieux.
- Instaurer l'éclairage public, les règles de circulation et stationnement, le pavage des rues, l'adduction d'eau. Paris devient la ville la plus propre de l'Europe grâce à la taxe des Boues et lanternes, impôt dû par les propriétaires parisiens pour le nettoiement des rues et l'entretien des lanternes décidé en 1509, mais pas réellement bien appliqué jusqu'à l'arrivée de La Reynie. Les parisiens avaient l'habitude de jeter les détritus par les fenêtres et les jours de pluie, les rues sont transformées en cloaques immondes. Il existait une ordonnance du Châtelet obligeant les habitants à entretenir le devant de leur maison jusqu'à la moitié de la rue et transporter les déchets hors de la ville !
- La Reynie rend obligatoire la taxe de voirie : les maisons de la capitale sont recensées avec le nom de leurs habitants et le détail des enseignes, taxe payable tous les 6 mois et à l'avance, sous peine de contravention
- Supprimer les cours des miracles en rasant les maisons et en envoyant aux galères les mendiants et les faux estropiés marqués d'abord au fer rouge. La sécurité dans la ville est menacée par les vide-goussets et mendiants harcelant les habitants, le soir les cours de miracles fourmillent de ces faux estropiés, aveugles, boiteux et autres paralytiques. Pour raser les maisons, La Reynie va ouvrir des brèches dans les murs de l'enceinte de Charles V.
En 1697, il se retire de ses fonctions, entouré de l'estime générale.
Saint Simon lui rendit hommage : « dans une place qu'il avait pour ainsi dire créée, il devait s'attirer la haine publique et il s'acquit pourtant l'estime universelle ».
Il meurt à Paris en 1709. Deux rues portent son nom : une au centre de Paris et une dans Limoges.
Sources :
Revue HISTORIA décembre 2009
Une Ombre sur le Roi Soleil – Claude Quétel
On retrouve le lieutenant La Reynie dans plusieurs romans :
Les Foulards Rouges de F-H Fajardie où il tient le 2ème rôle après le héros
Le Temps des Poisons de J Benzoni
L'Affaire des Poisons d'A Lebigre qui dépeint La Reynie comme étant patient, efficace et déterminé, mais tout en souplesse
Une Ombre sur le Roi Soleil de C Quétel où l'auteur lui consacre non seulement un chapitre entier, mais le livre repose pratiquement uniquement sur les enquêtes du lieutenant de police.
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