Le Petit Lemovice

Les portugais de Limoges



Info Magazine de cette semaine nous a pondu un très intéressant article sur la communauté portugaise de Limoges.

On y apprends notamment que Limoges serait une des villes ou il y a une des plus grande communauté portugaise de France ( 9000 ).

La visibilité la plus marquante pour moi  est pendant le carnaval avec le char de la communauté portugaise, un rien ringard, mais très sympathique avec pourtant pas mal de jeunes ainsi que le stand de danses portugaises sur la place Jourdan.




Ci dessous l'intégralité de l'article.

les lieux cités sont

le Columbia  : angle rue Gabriel Péri/avenue Georges Dumas

Le Churasco : 21 avenue Montjovis

Le Lambada : place sainte Félicité (terrasse)

Le Saint Etienne : rue des petites maisons (avec suspensions de surfinia en prime).

Il serai intéressant que chaque communauté bénéficie d'un article.




Portugais de cœur, port d'attache, Limoges


La communauté portugaise est fortement implantée dans le département avec 15.000 représentants qui perpétuent les traditions et tentent de transmettre leur langue.


La diaspora portugaise se classe parmi les plus importantes au monde. En France il serait près d'un million. Dans les années 30, fuyant la misère économique et le régime dictatorial de leur pays, ils ont dû s'intégrer dans des pays aux cultures et modes de vie différents.


HUMBLES ET DISCRETS




















Chaque année en août, les Portugais passent un mois au pays, ce qui leur permet de garder le contact avec leurs origines…
Aujourd'hui ils seraient environ 9.000 à Limoges et 15.000 en Haute-Vienne.
" A Limoges les premiers ont travaillé dans la chaussure et la porcelaine, raconte Anabel Piekarczyk, petite-fille de migrants, ils fuyaient le régime de Salazar. Ils voyaient la France comme un eldorado. Ils disaient qu'il y avait des arbres à billets ! Leur départ était synonyme de vie plus facile. En arrivant dans un HLM de Limoges mon grand-père trouva que c'était un château : il n'avait pas l'électricité chez lui, au pays. L'intégration s'est bien passée, en douceur, les Portugais n'étaient pas montrés du doigt. Ils étaient, et restent, des gens bosseurs, humbles et discrets… ".


EDUCATION FRANÇAISE



Le groupe Os Lusitanos 87 compte une cinquantaine de danseurs et musiciens.
Même son de cloche de la part de Paulo Da Costa, qui préside le groupe folklorique " Os Lusitanos 87 ". Il est arrivé ici en 1969 avec ses parents âgés de 25 ans, son frère et sa sœur, fuyant la dictature.
" L'intégration s'est bien passée, mon père était maçon, ma mère femme de ménage, ils ont eu deux autres enfants. Nous avons vécu une scolarité à la française. J'ai obtenu un CAP de mécanique générale, j'ai travaillé comme charpentier couvreur. "
" Aujourd'hui beaucoup de jeunes de la 3ème génération de migrants sont ouvriers dans la porcelaine et le bâtiment. Comme les Français nous allions au catéchisme. Chaque semaine un prêtre français fait la messe en portugais à l'église Saint Joseph. Nous transmettons notre culture à nos enfants. A mon époque on parlait plus portugais que français à la maison, j'apprends à mon tour la langue à mes trois garçons… ".


AMICALE BIENFAITRICE


En 1969 sera créée l'Amicale franco-portugaise pour aider les expatriés débarquant dans la capitale régionale.
" Cette association loi 1901 avait pour objet d'accueillir les réfugiés, de leur trouver un logement, de les aider dans leurs démarches administratives et de leur apprendre le français, révèle Hugues Jamoneau président de l'amicale. Puis s'est greffée la pratique du football, qui reste aujourd'hui la seule activité par rapport aux origines… ".
A la retraite certains reviendront sur leur terre natale, comme les parents de Paulo.
" Beaucoup préfèrent revenir au pays pour passer une retraite tranquille. Leurs conditions de vie y sont correctes, ils sont plus heureux là bas avec leur pension car le coût de la vie est nettement inférieur à celui de la France. La situation est différente pour les jeunes qui continuent de quitter le Portugal pour avoir de meilleurs salaires. Même si le pays s'est développé depuis son entrée dans l'Europe en 1986, le SMIC est entre 400 et 500 euros et les gros salaires plafonnent à 800 euros… ".


TRANSMISSION DES TRADITIONS



L'amicale franco-portugaise a recentré ses actions sur le football.
La transmission des traditions est leur préoccupation pour que leurs enfants, la troisième et la quatrième génération, connaissent leurs origines. Cela passe par l'apprentissage de la langue, la pratique religieuse et le folklore.
Le pèlerinage de Notre Dame d'Arliquet, en mai, et les ostensions sont particulièrement suivis par les Portugais de la région.
" Mes enfants s'intéressent à leurs origines, ajoute Paulo, ils assistent à nos spectacles folkloriques mais c'est plus difficile pour moi de leur transmettre nos coutumes… ".
Chaque année en août, les Portugais passent un mois au pays, ce qui leur permet de garder le contact avec leurs origines.
" En vacances nous vivons à la portugaise : plage tous les jours, plats de morue et un verre au bar avec les copains et la famille, explique Paulo. On se retrouve tous ensemble un mois par an dans la maison familiale. Les enfants passent beaucoup de temps avec leurs grands-parents et c'est pour eux l'occasion d'améliorer leur portugais. Mes parents sont très attachés à ça… ".


FOLKLORE ET CONVIVIALITE


Depuis 1992 le groupe " Os Lusitanos 87 " se produit dans les fêtes, mariages et baptêmes. Le folklore permet aux Portugais de la région de se retrouver pour partager des moments de convivialité. Les cinquante danseurs et musiciens, âgés de 8 à 66 ans, répètent chaque vendredi soir à la salle Jeanne Nicot du Sablard.
" Une nouvelle génération de danseurs arrive avec leurs enfants pour prendre la relève, se réjouit le président qui danse depuis trente ans. Les danses sont très rythmées. Nos costumes qui coûtent 800 à 1000 euros sont tous différents car le but est de montrer chacune de nos régions… ".
Un festival est également organisé, chaque année, avec des groupes venant de régions voisines.
La communauté portugaise a souvent l'occasion d'être ensemble pour des événements festifs, que ce soit la Fête de l'Amitié, le carnaval de Limoges, les fêtes de villages, les soirées privées et les bals populaires à La Bastide, au Vigen ainsi que pour fêter le nouvel An.


CULTURE FOOT


Le football fait aussi partie de la culture portugaise. Avant de supporter l'OM ou le PSG, ils encouragent le FC Porto et le Benfica Lisbonne. L'amicale, qui compte une dizaine de bénévoles, a réorienté ses activités vers ce sport. Les deux équipes seniors comptent quarante licenciés issus de la deuxième génération.
" Durant la Coupe du Monde ils étaient fiers de porter le maillot rouge et vert, remarque Hugues Jamoneau. Ces joueurs, nés à la fin des années 80 et début 90, inscrits au club par rapport à leurs origines, se sentent français et européens, tout en étant attachés à leur pays... Ils apprécient cette saveur particulière d'avoir des parents d'origine étrangère pour la richesse de culture. Ils vivent cela comme un atout, pas comme un handicap. Et le foot est finalement un moyen comme un autre de capter l'attention de la communauté… ".
L'amicale ambitionne d'ailleurs de monter des équipes d'enfants pour assurer la relève. Outre les matches, elle organise depuis deux ans une soirée festive par mois suivie en moyenne par 200 personnes.
Les expatriés peuvent ainsi découvrir de jeunes artistes de la région qui chantent dans leur langue natale. La soirée du Nouvel an, au restaurant Le Churrasco, est une occasion supplémentaire de rassembler une partie de la communauté. D'autre lieux de la ville ont également leur faveur, les bars Le Saint Etienne et Le Columbia et le restaurant Le Lambada.


EMIGRATION EN HAUSSE


L'émigration portugaise augmente depuis les années 80 pour plusieurs raisons, d'abord grâce à la création de nouveaux courants migratoires notamment vers la Suisse, le Luxembourg, le Royaume-Uni et l'Espagne.
D'anciens réseaux sont également réactivés, le Brésil, le Canada et les États- Unis. Enfin dans le cadre légal communautaire, des salariés portugais sont détachés temporairement dans des pays européens, tandis que certains y séjournent de façon saisonnière pour raison professionnelle.


Corinne Mérigaud
Photos © Yves Dussuchaud


45.000 entreprises

Si les Portugais sont encore nombreux à travailler dans le bâtiment et l'automobile, beaucoup sont également devenus chefs d'entreprise, contribuant à la création d'emplois et de richesse.
En France 45.000 entreprises d´origine portugaise sont recensées. Leur activité représente 3% du produit intérieur brut. Un tiers de ces PME œuvrent dans le bâtiment, 20% dans l´immobilier et les autres se répartissent entre l'alimentaire, l'hôtellerie et les pompes funèbres avec une forte concentration en région parisienne.
(Sources : " Nouvelles dynamiques migratoires au Portugal et processus d'intégration " de Maria Pereira-Ramos et " La force d'entreprendre : l'initiative portugaise en France " par Custódia Domingues).

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Micro trottoir : une communauté bien in-tégrée ?

Rogah, étudiant

" On n'entend pas trop parler des Portugais de Limoges ; c'est peut-être dû à leur bonne intégration. Ils sont par exemple bien présents et dynamiques au sein d'associations sportives, comme pour la capoeira ou le foot. "

Rita, architecte

" Si les Portugais sont une communauté super bien intégrée, c'est aussi parce qu'ils ont su garder le contact avec leurs racines. Ici, on se sent à la fois Portugais et vraiment Limougeaud, cela ne pose pas de problème. "

Anaïs, apprentie serveuse

" Limoges est en France une des villes qui a la plus forte communauté portugaise. A l'exemple de mes parents, les Portugais se sont bien intégrés en commençant par faire l'effort d'apprendre rapidement le français. "







27/08/2010
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