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Trente-cinq pompiers, cinq lances à incendie, dix engins étaient sur le pont dès 2 h 45 dimanche, pour tenter de maîtriser le feu qui a atteint pas moins de sept immeubles entre la rue Jauvion et la rue Lansecot, face à la place des Bancs à Limoges.

« Le feu, dont on ignore encore l'origine, est parti au dernier niveau du numéro 8 de la rue Jauvion, résume le capitaine Suffys, chef de colonne. Le feu s'est répandu aux combles, au troisième étage puis aux autres bâtiments. »

Les autres bâtiments en question sont le 6 et le 10 de la rue Jauvion, le 1, le 3, le 5 et le 7 de la rue Lansecot. « Deux immeubles sont en péril : le 8 rue Jauvion et le 5 rue Lansecot. Le 6 rue Jauvion et le 3 rue Lansecot sont très touchés », analyse le commandant Cornu.

Ces vieux immeubles du coeur historique de Limoges représentent une zone particulièrement à risque pour ce type de sinistre : les toits sont reliés les uns aux autres et les murs sont en torchis, matière très inflammable. « Comme tous les immeubles se touchent et que les fumerolles se propagent, nous devons casser le plafond pour accéder aux poutres sous les toits, explique le colonel Lambrouin, directeur départemental d'incendie et de secours, aux alentours de 6 h 30. Les dégâts répertoriés rue Jauvion ont été causés par l'incendie en lui-même et l'importante fumée qui s'en est dégagée. Ceux de la rue Lansecot sont en grande partie dûs aux eaux d'extinction (500 litres d'eau par minute avec les grosses lances à incendie !).

Quelle que soit la cause du sinistre, pour les habitants des quelque vingt-cinq logements touchés, le résultat est le même. Tous ont passé la nuit dehors, regardant impuissants les pompiers s'activer autour de leurs habitations. « Il devait être environ 2 h 30 quand je me suis réveillée, raconte Vanessa, visiblement perdue. C'est la fumée qui m'a réveillée. Avec mon ami, on a essayé de sortir par l'escalier mais il y avait trop de fumée. On s'est mis à la fenêtre pour respirer en attendant que les pompiers viennent nous chercher. » Vanessa fait partie des nombreux sinistrés qui ont eu le moins de chance. Son appartement étant au dernier étage, le plus touché, elle a appris aux petites heures du jour que le toit s'était effondré et que son appartement était entièrement détruit. « On ne peut rien récupérer. C'est fini », lâche-t-elle, stoïque. « Nous allons reloger tout ceux qui le souhaite en hôtel », a assuré Bernard Vareille, adjoint au maire, en partageant un pain au chocolat et un café avec les sinistrés.

A 7 h 30, après plusieurs heures d'action, le capitaine Suffys dresse un constat de la situation : « Le feu est maîtrisé. Subsistent encore quelques points chauds en cours d'extinction. Les dégâts sont nombreux et importants. L'opération sera de longue durée, au regard de la complexité des locaux. Le gros du travail s'effectue maintenant avec les caméras thermiques. Ce qui est important, c'est de vérifier la stabilité de la structure ».

Dans l'après-midi, les pompiers se sont afférés au renforcement des planchers et au déblaiement. Les travaux seront longs avant que ce petit îlot du coeur de Limoges reprenne vie.